ITINÉRAIRE IRRÉGULIER
série Les Tasses
Le Ballet
“Le Ballet” s’articule autour de deux absences : la perte d’humanité et le manque de relations interpersonnelles dans le paysage urbain. Une silhouette solitaire s’avance et projette, sur des documents d’archives de Paris au XIXe siècle, la métaphore de l’homme moderne face à la normalisation de l’espace public. Elle dessine dans la ville un itinéraire irrégulier.
En filigrane et en silence, la nudité de Miguel de Sousa trace dans la ville de Napoléon III un itinéraire irrégulier. Le « chignon boule » remplace le chapeau haut de forme ; les mœurs « contre-nature » ont fait place à l’acceptation, voire à la tolérance. Marquant la relation qu’entretient le corps (social) à l’espace (public), le film déconstruit ici les représentations collectives de telles appropriations. Sur la tôle en noir et blanc des pissotières disparues, cette projection de couleurs interroge en postures chorégraphiques l’équilibre de nos vies fragiles — puisque singulières. Elle questionne l’altérité dans la ville. Hier et maintenant. Ainsi les princes du Ballet, sans changer de peau, enjambent les siècles en un grand jeté. Les images ouvrent des perspectives inattendues : l’épanouissement identitaire en résonance avec l’émancipation collective.
Le Ballet, Marc Martin (2019).