DU MMA AU CINÉMA

AUTOUR DE MON CRS

Les prémices

La fonction même de l’acteur étant de se faire autre, je suis allé chercher Mathis Chevalier sur son terrain. Il a sorti le grand jeu en m’invitant dans sa salle de boxe, bien conscient du potentiel érotique que le vestiaire collectif véhicule dans mon imaginaire. Cette séance sur son lieu d’entrainement a été pour moi comme une entrée par effraction dans son monde et une entrée en matière dans le film. La première scène en découle…

Comme pour désamorcer sa carrure, son physique qui en impose, il arbore d’entrée de jeu un sourire immense. Pas pour s’excuser de ses 90 kilos de muscle, ni pour séduire, mais pour s’ouvrir à l’autre, pour lui offrir la possibilité d’une connexion. Mathis Chevalier, né en banlieue parisienne, a multiplié les titres dans cet art martial global qu’est le MMA. « J’ai commencé le judo très tôt. À un moment j’ai décroché de l’école et j’ai fait des conneries. Alors j’ai fait un stage de réinsertion dans un club de MMA. Petit à petit, j’ai pris des cours, entraîné des enfants et fait des compétitions. Je suis devenu champion de France trois fois avant de devenir champion d’Europe. J’ai fait les championnats du monde et décroché des sponsors, cela partait bien, je devenais professionnel et puis le covid est arrivé. Les combats ont cessé. Et c’est là que j’ai découvert autre chose ». Cette autre chose, cela sera le monde artistique à Paris.

Si comme le CRS de la chanson (et, désormais, du film), il est prêt à abandonner un à un ses oripeaux, c’est pour mieux apprendre son nouveau métier, celui qu’il a choisi et qui l’a choisi : comédien. « Il y avait déjà une notion de spectacle dans le MMA : comme un catcheur sur un ring, je me construisais un personnage. C’est pour ça que je combattais. Pour que cela soit spectaculaire, que les gens soient impressionnés, qu’ils se souviennent de ce moment. Au théâtre, on peut aussi mettre tout cela en pratique, avec, en prime, la parole ! »…

Les prémices (Marc Martin, 2022). Modèle Mathis Chevalier.
L’intégralité de cette série photographique est à découvrir dans Mon CRS – le fascicule.
Série photographique extraite de Mon CRS – le fascicule. Modèle Mathis Chevalier.
30 x 45 cm. Jet d’encre pigmentaire sur Hahnemühle Rag Baryta 315g. Tirages limités à 5 exemplaires / photographies.

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