La Bambola

Mon image du glamour s’est construite à travers le cinéma italien. La Bambola de Lolly Wish, comme un mélodrame dont on ne verrait jamais la fin, est imbibée de mes obsessions. L’imaginaire noir et blanc incite à une vision tactile. Icône du Burlesque, Diva boudoir du Crazy Horse, chanteuse de music-hall débordante de féminité, l’effeuilleuse Lolly Wish incarne, dans ce décor signé Tangy Thirion à LaVallée-Bruxelles, une beauté généreuse et libérée des standards.

J’avais de Lolly Wish l’image d’une femme qui mène sa vie comme elle l’entend, avec une force qui la rendait invincible. Aux yeux du jury d’une émission populaire de TF1, cette force fut une faille. Et si l’aplomb de Lolly se nichait précisément dans ce qu’elle décide (ou pas) de nous livrer d’elle ? Je n’ai pas de personnage, je suis comme ça dans la vie, déclare-t-elle.

La Bambola évoque ces fêlures. Femme maîtresse d’elle-même et de son corps, l’artiste accepte aujourd’hui ses larmes. En Italie, le surnom “bambola” est une façon désuète et machiste de désigner une jeune femme sexy. Créée en 1968 par Patty Pravo, cette chanson transalpine, adaptée en français par Dalida, connut un succès planétaire. Sans masque ni bouclier, Lolly joue la poupée désarticulée. Emportée par l’élan, elle lâche prise et brise son image faussement lisse. Elle s’appuie sur Mathis Chevalier, dont l’allure convoque celle de Brando dans L’homme à la peau de serpent.

Mon objectif n’a pas été de mettre en images une réalité mais d’emmener Lolly en territoire inexploré. Fille de lumière aussi brillante que porteuse d’ombres et de secrets, La Bambola ressemble à Lolly Wish. Elle est libre.

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Série extraite du clip La Bambola (Marc Martin, 2025).