Viktoria

La boxe est une aide précieuse chaque fois que je me sens tout petit et impuissant, écrit Jona James. Elle me donne confiance en moi en me faisant prendre conscience de mes possibilités. J’apprends à connaître ma force et les capacités. Je peux entrer en communication avec mon corps indépendamment des attentes. Ici, pas d’hommes, pas de femmes, pas d’homos, pas d’hétéros. Même pas de gentils ou de méchants. Tout est une question de respect envers les autres et envers soi-même, d’attention à soi pour que personne ne se blesse et que tout le monde puisse s’épanouir en fonction de ses capacités.

Cette salle à Berlin est très spéciale. Personne ne doit justifier sa présence. La folle et la lesbienne butch s’entraînent ensemble, on ne regarde personne de travers à cause de son nom, de ses pronoms ou de son look. L’anglais est le terrain d’entente. La tolérance et le respect sont très importants, surtout dans un sport de combat. Je ne veux pas avoir peur que mon partenaire ne devienne hyper agressif à cause de ses convictions.

Je hais la violence et les gens violents. Sur le ring, j’ai une peur bleue du sparring, je n’aime pas frapper au visage. Je ne suis ni rapide, ni agile. En fait, je panique la plupart du temps, et c’est pour ça que j’essaie de beaucoup bouger : pour éviter les coups. Je crains la confrontation. Avec Mathis Chevalier, ex-champion de MMA, on s’est entrainés en toute confiance et en toute complicité. Tout frêle que je sois comparé à lui, je sais que je peux être un adversaire redoutable. Comme une sirène, je le force à baisser la garde en m’agitant autour de lui. Dans ses bras, je me sens comme un Billy Elliot boxeur.

Viktoria (Marc Martin, 2024).
Modèle Jona James (Feat. Mathis Chevalier).