LE SALE EN SIGNE DE RÉBELLION
Le miroir aux alouettes
Beau Menteur joue beaucoup avec le reflet du miroir. Sa relation avec lui ressemble à une vie de couple. Non seulement il se fait des films, mais il aime à se voir dedans. Son reflet dans le miroir le fascine et le façonne. Il le contrarie aussi, souvent. Il sait tout du pouvoir des images : aguicheuses et trompeuses.
Je n’ai pas la prétention de représenter toutes les facettes possibles de la panoplie masculine. Ce genre d’inventaire n’aurait aucun sens. L’homme étant considéré par défaut comme hétérosexuel, il y a matière à bousculer certains des repères associés à la virilité. Comme il y a matière aussi à en bousculer d’autres, associés eux à l’image vieillissante du clone efféminé. Beau Menteur s’amuse avec les stéréotypes et brouille les tendances.
Beau Menteur est un point de départ, un lieu de rencontre. Une esthétique aussi, celle de la subversion : la mise en perspective de l’anti-héros se dessine et se dissout dans le miroir. Sans pour autant que le personnage ne tombe à l’eau. Le sale en signe de rébellion contre la dictature hygiéniste, Beau Menteur aime bien faire tache. Du classe au crade, il saute le pas.